Le Village
Entre le XVIIIe siècle et 1928, le Liban vivait principalement de ses magnaneries, c’est-à-dire du travail de la soie. Elles représentent aujourd’hui un patrimoine précieux. Elles témoignent d’une période historique libanaise très importante et d’une spécificité dans le style architectural.
Elles étaient des lieux de dynamisme économiques, de rassemblement populaire et de travail collectif, donc social. Malgré un étonnant effort d’investissement de la part des grandes familles aisées ou nobles des différentes régions, cette activité n’a pas pu se développer ou se maintenir, du fait de la très forte concurrence des pays asiatiques (Chine, Vietnam, Laos, Cambodge, Thaïlande), qui ont dominé la fabrication mondiale du fils de soie
Malheureusement, la plupart de ces magnaneries sont délaissées ou sont menacées d’être détruites parce que, du fait de leur gabarit, leurs propriétaires ont du mal à leur trouver un nouvel objectif. Les quelques-unes qui restent encore, ne tiennent que par hasard.
Celle de Fraykeh, patrimoine libanais au Metn, est l’une des rares à être sauvée ; elle a été achetée par Mounir ABOU-DEBS en 1972 et il s’est engagé très vite dans des projets successifs de restauration de base, même pendant la sombre période de la guerre civile, qui lui permet de rester debout. Elle a été construite vers 1850. Le style vernaculaire de ses fenêtres, de ses portes et de sa cheminée témoigne de l’importance historique du langage architectural de l’époque. Du fait de sa configuration et de son organisation, la magnanerie s’ouvre d’une façon spectaculaire sur la vallée de Nahr-el-Kalb, sur le Kesrouan et sur la montagne de Sannine.
Depuis 1983, plusieurs événements culturels ont marqué le lieu, comme l’installation de l’Ecole du théâtre Moderne. Et l’organisation d’un festival annuel qui en est à sa 11° édition.