L’école de Théâtre Moderne
Collection de souvenirs laissés par des chercheurs, artistes, ensembles et collectifs, de leur passage à Fraykeh. Échos documentaires, audioviduels, écrits ou poétiques et interrogation sur les méchanismes de la mémoire.
Les personnalités de Fraykeh
Mounir Abou Debs 1931–2016
Born in Fraykeh, in a traditional house still owned by the family, he is a director and founder of the Ecole du Théâtre Moderne de Beyrouth (first theatre school in Lebanon in 1960). He was artistic director of the Baalbek International Festival from 1960 to 1970. For some twenty years he ran workshops for professional actors in France, at the Maisons de la Culture in Rennes and La Rochelle and at the French Ministry of Culture.
He has directed some forty plays by Sophocles, Shakespeare, Goethe, Buchner, Camus, Sartre, Brecht, Ionesco and Rítsos, in Beirut, Cairo, Paris and La Rochelle, at the international festivals of Baalbek, Byblos, Beiteddine, Berlin and Volubilis, and at the Théâtre National de l’Odéon in Paris. His last productions at the Fraykeh Festival from 1999 to 2008 were by Shakespeare, Ionesco, Chekhov, Schmitt and several of his own texts. He is the author of several books, including L’Acteur sans masque, Notes pour un acteur, L’Acteur et le vide…
In his school, he has developed a style of working for the actor that began with the theatrical views of Stanislavski and Gordon Craig, and is now imbued with an Eastern vision.
Mounir Abou Debs 1931–2016
Alphonse Philipps
Alphonse Philipps 1940–1987
Peintre et sculpteur allemand qui est venu s’installer à Beyrouth vers 1965, parce que sa quette artistique l’a amené à s’approcher de l’art et de la culture orientale, Alfonse PHILIPPS était très attiré par le langage symboliste d’un GIACOMMETTI, d’un Paul KLEE, d’un KANDINSKI et d’autres.
C’est très vite qu’il se lie avec la jeune mouvance artistique libanaise de cette période des années 60, porteuse d’un très grand espoir de renouveau et d’ouverture vers de nouveaux horizons expressifs entre orientalisme et modernité ; il se lie d’amitié, tout particulièrement, avec Mounir ABOU DEBS, metteur en scène de théâtre, poète, en langue arabe et française et créateur de l’Ecole du Théâtre Moderne de Beyrouth, première école professionnelle du Liban.
De par leur grande affinité, Alfonse PHILIPPS en devient le scénographe attitré jusqu’en 1976, début de la sombre guerre civile, sans pour autant diminuer son travail personnel d’une grande valeur spirituelle et suggestive. En 10 ans de collaboration intense, par l’innovation du texte, du jeu de l’acteur d’une part et de l’espace scénique et de la mise en valeur du personnage d’autre part, ils ont fortement contribué à sortir le théâtre de son image locale pour le projeter durablement dans le monde contemporain, en émergence, au Liban.
Alfonse PHILIPPS a élu domicile à Fraykeh avec sa famille, dans une maison traditionnelle voûtée à toit plat, juste au-dessus du mausolée des Frères MOUKARZEL, journalistes des années 30, vers le haut du village. Sa qualité et sa densité artistique ont, non seulement imprégné cette maison d’une façon magistrale, mais ont également donné une couleur exceptionnelle à l’ensemble du village ; depuis 1965 et jusqu’en 1987, il a installé trois ateliers, à différents endroitssuccessifs du village, dont le dernier dans la magnanerie de vers à soie, propriété de la famille ABOU-DEBS et qui est devenu la Maison des Arts et de la Culture de Fraykeh (MAFk).
Doté d’une sensibilité profonde et exigeante, il a toujours été à la recherche d’une expression extrêmement subtile et authentique de mise en lumière de la substance du matériau qu’il met en valeur, entre la rationalité germanisante et la mystique orientalisante. Son travail consiste essentiellement à rassembler des objets, des matières, des textures, des objets à priori banales et sans importance ou détériorées,pour en faire des actes forts artistiquement dans des compositions ou desassemblages non conformes et pour en dégager une structure surréaliste et imprévue, qui apporte aux gens, découvrant ses œuvres à travers plusieursexpositions dans Beyrouth et d’autres villes du pays, un important niveau d’étonnement inconscient, dans la sérénité et la cohérence de l’inexplicable.
Comme pour Mounir ABOU-DEBS dans le théâtre et la poésie, son œuvre est loin de la représentation surabondante en cours dans nos sociétés modernes, dominée par l’agitation et le plaisir éphémère, pour se questionner sur l’essentiel de nos existences, dans la simplicité de notre être.
C’est pour cela que la MAFk qui envisage de mettre en place un espace muséal pour la troupe du Théâtre Moderne de Beyrouth, ne peut que le partager avec le travail d’Alfonse PHILIPPS, qui en a été un élément important.